«Captifs», projet d’aménagement d’espace urbain, 2000
Dans les zones urbaines, l’espace social est envahi par une superposition de couches géologiques de marchandises. Il n’est désormais de centre qui ne soit d’abord commercial.
L’espace public est un lieu essentiel de la vie sociale pour les personnes Captives de la ville. Je propose un recadrage de l’activité citadine par une mise en scène de la rue et une invitation pour les Captifs à se mettre en scène eux-mêmes. Pour eux, pour les autres, avec les autres. Cet espace est une nouvelle zone au sein d’une ville zonale.
C’est une sorte de paradigme urbain ou le Captif peut être tour à tour agent et acteur. Je l’invite à changer de dimension et à se questionner sur lui-même. Il fait une expérience authentique grâce à laquelle il peut découvrir ses préférences individuelles dans une société du spectacle qui prône l’effacement de la personnalité.
Cet espace est un lieu de rencontre et de repos. La végétation dense procure une isolation phonique et visuelle. Le mobilier de repos participe à cette volonté. Je reprends la linéarité des bancs publics repensés pour des échanges à deux ou trois par un système de vis à vis qui n’est pas un face à face pour ne pas se couper de l’extérieur, tout en permettant une conversation intime. Le Captif solitaire peut aussi s’allonger.